5ème jeudi de carême
Reconnaître son péché.
J’ai déjà entendu la critique suivante : « l’Eglise culpabilise les gens pour avoir un pouvoir sur eux ; elle les culpabilise, et ensuite, elle leur propose le pardon »
Ceux qui disent ça n’ont pas forcément une idée claire sur la notion de « faute morale » ou de « péché ». Pour elles, le « péché » n’existe pas, elles ne font que des « erreurs » pour lesquelles elles « s’excusent ». Il y a un terme assez révélateur quand on dit « Je m’excuse ». Vas-y, excuse-toi toi-même. C’est une réponse à soi sur un regard sur soi. C’est déjà plus difficile de dire « Excusez-moi » parce qu’il y a un regard possible de l’autre sur soi. Quand vous dites « excusez-moi », votre interlocuteur vous répond t-il « je vous excuse » ? Pas souvent.
Si on s’excuse soi-même, on s’expose alors à ce que la personne s’identifie au choix qu’elle a fait, et elle appelle ça le destin. « De toutes façons, c’était mon destin » sous entendu « Je ne pouvais pas faire autrement ».
Reconnaître son péché, c’est refuser de s’identifier à lui. Dieu réprouve le péché, mais il continue d’aimer le pécheur.
Quand quelqu’un me déçoit, n’ai-je pas la facilité de l’englober tout entier dans son péché « il n’est QUE cela », avec lui, c’est TOUJOURS comme ça ». Réciproquement, je n’aime pas qu’on me cantonne à un péché et qu’on confonde un de mes actes avec toute ma personne.
Celui qui sait reconnaître son péché, l’admettre et en demander pardon avance plus que celui qui s’excuse lui-même.